Le contexte

En 1996, la Escola Municipal de Ensino Fundamental Desembargador Amorim Lima, fondée quarante ans plus tôt à São Paulo, connaît une transformation profonde avec sa nouvelle directrice Ana Elisa Siqueira. Pour lutter contre le taux élevé de décrochage, elle s’efforce de maintenir les élèves à l'école le plus longtemps possible en la transformant en lieu de vie, fait abattre les clôtures qui restreignent la circulation dans la cour, modifier les espaces, ouvre l'école le week-end et à la communauté environnante.

• Il n’existe pas de salles de classe, au sens traditionnel, mais des espaces de travail
• Les portes des salles et de l'école elle-même doivent être maintenues ouvertes au maximum
• Les élèves les plus âgés fréquentent et vivent à l'école en dehors de leurs heures de classe, en tant que moniteurs
• Avec le soutien et l'engagement croissant des parents, l'école a commencé à proposer des activités parascolaires
• Des ateliers sur la culture brésilienne, la capoeira, l'éducation environnementale et le théâtre sont mis en place

Il y a des écoles qui sont des cages. Il y a des écoles qui sont des ailes.

Rubem Alves

Une éducation intégrale et émancipatrice

L'article de Pascal Clerc est issu d’un travail de terrain réalisé entre octobre 2018 et avril 2019 dans cet établissement qui correspond aux niveaux école élémentaire et collège français. Il tente de valider l’hypothèse selon laquelle, dans les écoles, les questions sociales, pédagogiques et politiques sont intimement liées aux espaces et aux spatialités à travers le concept d’habiter. Il montre d’une part que l’étude des espaces scolaires et des pratiques spatiales permet d’analyser les choix pédagogiques et les relations au sein de la communauté éducative ; et d’autre part, en quoi l’aménagement des espaces réalisé par cette communauté éducative est un levier majeur du changement éducatif.
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