Lyonnaise et exemplaire

Ouvert en 2023, le groupe scolaire Eugénie Brazier de Lyon répond à de nombreux enjeux de l'école contemporaine
© Vladimir de Mollerat du Jeu

Temps de lecture 5 minutes

Un bâtiment historique métamorphosé

Au cœur du quartier de la Confluence, à Lyon, une ancienne halle du marché de gros a été transformée en équipement destiné aux tous jeunes enfants, en conservant l’esprit de l’édifice existant. Ce bâtiment logistique des années 60 a été rénové et agrandi pour accueillir une école primaire de 15 classes et une crèche de 45 places !

Respecter l'histoire du lieu

Les volumes, les façades, les toits, les quais de l’ancienne halle sont très identifiables et restent dans l’imaginaire collectif du quartier. Un simple travail de remplissage avec un unique matériau, la brique, utilisée en murs pleins ou évidés façon moucharabiehs, donne une nouvelle matérialité au projet.

Une organisation millimétrée

  • Dans l’ancienne halle, l’accueil des jeunes enfants occupe les cinq travées les plus au sud avec son entrée-passerelle indépendante et sa propre cour de récréation.
  • Juste à côté, les cinq classes maternelles sont logées au rez-de-chaussée avec un accès direct à la cour par les anciens quais de chargement qui deviennent maintenant un grand préau.
  • Les neuf classes élémentaires et une classe de transition sont au R+1 et leur cour sur le toit un étage au-dessus.
  • Dans l’extension neuve, perpendiculaire à l’édifice historique, se tiennent les espaces communs du programme comme le restaurant scolaire, le gymnase, les locaux médicaux ou le logement du gardien.

Dans l’idée de créer un équipement ouvert sur la ville et sur le quartier, le restaurant scolaire et le gymnase sont mutualisables par les associations, durant les nombreux temps extra-scolaires.

Favoriser une pédagogie évolutive

  • Penser des lieux de pédagogie « au-delà » de la classe traditionnelle, offrir des ambiances variées, des échelles adaptées aux différents groupes d’élèves a été une idée forte et permanente du projet.
  • Les circulations d’abord, larges et bien éclairées, en lien direct avec les classes élémentaires, sont propices, grâce à un mobilier adapté, aux travaux de petits groupes comme la lecture ou certains jeux calmes.
  • Dans le hall, la cour sur le toit et la cour anglaise, des petits gradins offrent une mise en scène possible à d’autres activités.
  • Au niveau bas, les pièces fraiches et colorées distillent leur propre ambiance.

A l’extérieur, les enfants pourront profiter d'espaces de détente, de lecture, d'observation, permis par les gradins, la serre sur le toit ou encore la lisière jardinée. Ces lieux n’ont pas d’affectation précise mais suggèrent et encouragent des pratiques multiples.

Une attention particulière au confort d'été

De nombreuses solutions ont été mises en œuvre pour le garantir au maximum avec :

  •  la mise en place de protections solaires fixes ou orientables, horizontales ou verticales, suivant les différentes orientations des façades
  • l’inertie des dalles connectées et des structures intérieures utilisée pour lisser les pics de chaleur
  • une ventilation naturelle généreuse et traversante grâce à des châssis ouvrants asservis pour le rafraîchissement des classes et des couloirs et dispositifs de sur-ventilation nocturne
  • les moucharabiehs de briques et larges débords pour la face sud du bâtiment neuf
  • les auvents conservés opaques par endroits
  • la mise en place de brasseurs d’air dans les classes et dans les locaux sensibles
  • Une cour végétalisée et un abord apaisé dans le cadre de la Rue des enfants

Un nom emblématique du territoire

D’origine modeste, Eugénie Brazier (1805-1977), surnommée la mère Brazier, est la première femme à obtenir 3 étoiles au guide Michelin avec ses restaurants de Lyon (1933). Véritable emblème de la cité des Gaules et de la cuisine lyonnaise au niveau international, la plus célèbre des Bressanes a inspiré des générations de cuisinières et de cuisiniers, comme Paul Bocuse qui fut son apprenti.

Une nouvelle école, c’est très important. Quand ma grand-mère est arrivée à Lyon, elle ne savait ni lire ni écrire

Jacotte Brazier, petite fille d’Eugénie Brazier