Une oeuvre magistrale
Moins célèbre que Fernand Pouillon dans la cité phocéenne, René Egger a pourtant été l’un des architectes les plus prolifiques de Marseille pendant plusieurs décennies. Au début des années 1950, il reçoit la mission du maire Gaston Defferre de reconstruire les écoles de la ville, dans les meilleurs délais possibles. Sa méthode révolutionnaire va permettre de bâtir 150 écoles primaires, 6 collèges et 3 lycées en 15 ans !
Un style reconnaissable
René Egger colore souvent ses façades de jaune, de rouge, de bleu ou de vert, des couleurs primaires fortes. Il fait intervenir régulièrement des artistes céramistes de renom pour décorer les murs, les bancs ou les sols.
Disciple direct du Corbusier, connu dans la ville pour sa cité radieuse ou d'Auguste Perret, l'architecte du Havre, René Edder fait du béton son matériau de prédilection :
- Les murs porteurs sont remplacés par des poteaux-poutres qui rendent possibles les constructions sur pilotis.
- La fenêtre bandeau, percée à l'horizontale, court sur toute la largeur d'une façade. Pour tamiser la lumière du soleil, les brise-soleil, ces vélettes en béton, sont systématisées.
Une école pour tous
Pour mener à bien cette mission impossible, l’architecte, alors conseiller en architecture auprès de l'Education Nationale, imagine un modèle d’école facilement reproductible, construite avec des blocs de pierre de 50 cm sur 50, issus de carrières de la région. Grâce à lui, tous les quartiers de la ville seront pourvus d'école semblables, au Nord comme au Sud, pour accueillir tous les enfants, des milieux favorisés ou non.